La culture d’entreprise est un axe de différenciation selon Sandrine Plasseraud, fondatrice et CEO de We Are Social. Cette agence est née à l’heure du web social et base sa culture d’entreprise sur le collaboratif. Pour être au plus près des attentes de ses salariés, Sandrine Plasseraud reste en alerte permanente ! Human First!
Sandrine Plasseraud, vous avez réaménagé vos bureaux de l’est parisien fin 2015. Certains les ont même qualifiés de bureaux « les plus de cools » de France !
Sandrine Plasseraud : L’agence We Are Social s’est effectivement retrouvée dans de nombreuses publications avec ce « titre », nous ne savons toujours pas comment… (rire). Nous nous sentons bien dans nos bureaux grâce à l’aménagement et la déco : des couleurs vives, une grande salle à manger avec cheminée, des fauteuils moelleux, une zone pour les jeux vidéo… et surtout des espaces collaboratifs ! L’agence a aujourd’hui une dizaine d’années, elle a toujours été différenciante par son expertise métier (par exemple, nous étions parmi les premiers à investir les réseaux sociaux avec les marques il y a 10 ans). Bien au-delà de cette expertise dans le digital, c’est notre culture d’entreprise qui nous différencie. Nous voulions absolument que notre bureau reflète cette culture d’entreprise.
Comment pouvez-vous définir votre culture d’entreprise ?
Sandrine Plasseraud : L’agence est avant tout un rassemblement de passionnés, de curieux, de personnes qui ont envie d’essayer sans cesse de nouvelles choses ! En un mot : des challengers. Elle ne repose pas sur 1 ou 2 leaders/fondateurs mais bien sur la somme de nos collaborateurs. Nous répétons toujours à nos clients « People Before Platform ». C’est exactement la même chose en interne : nos équipes font l’agence. Ensemble. Au final, cet aspect collaboratif est notre plus belle force. Nos bureaux ont pour unique fonction de rassembler toutes ces personnes qui veulent travailler ensemble. Clairement cela ne marcherait pas si nos bureaux ne reflétaient pas cet état d’esprit ! Avec des bureaux tristes, des salles de réunion austères, etc. ; nous n’aurions pas aujourd’hui l’implication et l’enthousiasme de nos collaborateurs. Nous n’aurions pas cette culture commune du challenge et de la passion.
Vous avez connu une forte croissance, comment maintenir votre culture d’entreprise ?
Sandrine Plasseraud : C’est un vrai challenge de conserver son ADN lorsque l’on passe de 8 à 130 collaborateurs en quelques années … Comment gérer la proximité quand les équipes sont réparties sur 5 étages ? Comment favoriser les « vrais » échanges entre salariés alors que nos communications passent majoritairement par le digital (email, Workplace by Facebook…) ? Pour nous, cela passe par nos rituels : le « Jeudredi » nos réunions internes avec 100% des équipes, des évènements tous les trimestres organisés directement par nos collaborateurs, se retrouver dans les espaces de détente pour déjeuner ou jouer au ping-pong, boire un verre sur la terrasse… Nous avons aussi mis en place quelques services : yoga, cours de sport, manucures, massages… Les demandes et souvent la mise en place viennent des collaborateurs eux-mêmes. Enfin, nous avons toujours su garder, malgré notre taille, une culture des échanges informels et un esprit participatif. Si tu as une idée, tu peux très facilement la proposer. Mais attention, tu devras sans doute toi-même la mettre en œuvre (rire).
Comment allez-vous faire en cas de nouvelle phase de croissance ?
Sandrine Plasseraud : En se basant sur les enquêtes de satisfaction interne et de l’observation, nous essayons déjà d’adapter nos bureaux à nos usages réels. Nous avons ainsi changé certains mobiliers, réagencé la terrasse, les étages… Sinon nous avons également loué des bureaux au fond de la cour que nous louons pour l’instant à des start-up. Mais à date toutes les équipes veulent rester dans le même bâtiment et personne ne veut quitter le quartier…
Comment définissez-vous les modes de travail de vos équipes ?
Sandrine Plasseraud : C’est assez classique au final : chacun a son bureau. Dans notre métier, l’agilité est capitale et les interactions permanentes. Cela passe par être avec ses équipes au bureau… Il y a cependant une sorte de « Flex » informel puisqu’en réalité : chacun peut se déplacer et travailler quelques temps à côté de qui il veut, il y a des pôles transverses qui bougent selon les projets, les espaces collaboratifs… Il y a très peu de bureaux fermés et seules quelques équipes sont sédentaires du fait de leurs équipements informatiques lourds (équipe de prod…). Enfin, la flexibilité est aussi dans le fait que nos collaborateurs peuvent consacrer du temps à leurs affaires personnelles pendant les jours de travail (rdv chez le docteur, administratif, etc.).
60% des métiers que nous exercerons en 2030 n’existent pas encore. C’est d’autant plus vrai dans votre activité…
Sandrine Plasseraud : En effet, nos métiers évoluent fortement. Il faut donc recruter bien au-delà du CV et regarder la passion ! La passion est cette capacité à être pointu dans un domaine et à se réinventer. Au lancement de We Are Social : Facebook n’existait pas… C’est pour cela que nous recrutons des challengers, des personnes qui ont envie d’inventer demain. Nos équipes le font de manière autonome, responsable et collaborative. Cela a un effet démultiplicateur en termes d’engagement et de créativité. En tant que direction nous apportons une infrastructure. Nous acceptons la majorité des idées en les accompagnant un minimum (budget d’essai par exemple). Nous avons par ailleurs une cellule d’innovation dédiée et y investissons plus de 3% de notre CA.
Y a-t-il d’autres intérêts à avoir des bureaux modernes et attractifs ?
Sandrine Plasseraud : Ces bureaux sont avant tout pour notre fierté interne et continuer de développer notre esprit collaboratif ; ils servent aussi à séduire les talents surtout dans notre secteur très compétitif. Sur ce sujet, il y a une vraie évolution des mentalités. La localisation, des bureaux sympas, etc. Ce sont des critères décisifs pour notre marque employeur. Les schémas classiques de recrutement et de motivation interne (plan de carrière, rémunération, etc.) ne répondent plus aux aspirations des nouvelles générations. Enfin, nos bureaux ont aussi été crées pour nos clients. Ils viennent s’y aérer, prendre de l’inspiration mais aussi travailler avec nous. Aujourd’hui, après un brief, nous travaillons de plus en plus par itération avec nos clients. Nombre d’entre eux sont donc régulièrement dans nos locaux pour de la création ou des workshops. Nous les invitons aussi à nos différents évènements (conférences avec Facebook, Instagram, YouTube…).